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Photo du rédacteurGaëlle Le Louët

Rentrée scolaire : Angoisse de séparation

Ça sonne! Le temps de la séparation est venu! Et là, c'est le drame! Votre enfant se met à pleurer, à s'agripper à votre cou tout en vous suppliant de rester ou de repartir avec vous. Il est inconsolable et... vous vous retrouvez enchaîné(e) à votre enfant, prisonnier de son étreinte, sourire crispé et faîtes genre "tout va bien".


Tout au long de son enfance, votre chérubin vit de multiples séparations, de petits deuils de sa vie d'avant. Notons tout d'abord la naissance, lorsqu'il quitte le ventre de sa mère, son alimentation à laquelle il doit s'adapter régulièrement, en commençant par le lait, puis les compotes et purées et enfin l'intégration de nourriture solide. A chaque gain d'autonomie, il effectuera un deuil de ce qu'il était avant, le quatre-pattes, la marche, manger seul, faire ses lacets, boutonner son jean, s'attacher en voiture, se coiffer, mettre la table, tout autant d'actes, de savoir-faire acquis au détriment d'assistanat, de présence et d'aide parentale.

Pourtant, toutes ces séparations sont essentielles au développement de votre enfant. Il devient de plus en plus armé, se sent plus capable, gagne en estime personnelle et l'aide à affronter le monde extérieur : "je sais", "je suis capable", "je suis grand", "mes parents croient en moi". Il a les clés!


Aujourd'hui, votre enfant semble vivre plus difficilement certaines séparations. Il est grand pourtant mais paraît "régresser". Que faire? Comment passer ce cap?

Il sera essentiel pour lui de l'accompagner au mieux afin de traverser cette épreuve, d'avoir les outils nécessaires en lui. Mais alors, que nous dit-on? Ah oui...


Règle n°1 : Parent "suffisamment bon" tu seras. Qu'est-ce que ça veut dire? Tout simplement de l'espace! La génération actuelle de parents s'évertue à vouloir être des parents "parfaits", très présents, à l'écoute, forts de propositions. "Mais attends, moi plus jeune, mes parents travaillaient sans cesse, je devais rester dans ma chambre, ne pas parler à table, rentrer seul chez moi,..." Oui! Et regardez aujourd'hui, comme vous avez bien su quitter vos parents!

Évidemment, aujourd'hui, d'énormes progrès ont été réalisés en matière d'éducation, de la place qu'occupe l'enfant dans notre société et c'est une très bonne chose. Cependant, dans "l'excès" d'attention, l'enfant peut se sentir tellement accompagné, cocooné, entouré, sécurisé qu'il ne souhaite qu'une chose : rester avec ses parents! De manière générale, l'Être Humain n'aime pas se faire de mal alors qu'il a tout, en restant là où il se trouve. Donc, soyons un peu moins parfaits! Cool, du repos!


Règle n°2 : L'encourager vers l'autonomie tu feras.

"Bah oui, mais regardez-le avec sa bouille toute mignonne, je me rappelle quand il était bébé et trop choupinou, je le gardais tout le temps avec moi".

On a compris! Parents, nous ne pouvons garder nos enfants tout petits indéfiniment, "oh trop nul" ! Afin de l'aider à grandir (et n'oubliez pas que c'est ce qu'il y aura de mieux pour lui) remplissons son réservoir de confiance en lui, en lui apprenant à faire tout seul et ce, régulièrement, petit-à-petit. Il apprendra aussi à prendre soin de lui, s'aimer, se découvrir, connaître ses goûts, en bref, il aura, avec votre bienveillance, incarné un père et une mère en lui, et fera appel à ces ressources dès qu'il en ressentira le besoin. Et quand il sait faire, appréciez-le, félicitez-le.

En cas d'échecs futurs, dans sa vie d'enfant ou d'adulte, il saura se rappeler avec ou sans votre aide, ce dont il est capable. Nos bouts-de-chou sont des éponges, profitons-en, ils adorent ça!

"Mais ça passe tellement vite". Eh oui, nous ne les voyons presque pas grandir, tant mieux, profitez de l'instant présent, il est unique et c'est ce qui le rend si beau.


Règle N°3 : De l'aide tu demanderas.

-"Je veux Mamaaaaaaan!!!"

-"J'arriiiiiiiiive, Maman est làààà!!!!!!!"

Petit bébé a grandit mais devant la difficulté il ressent soudainement le besoin de faire marche arrière :"ça fait trop peur, allez salut, je retourne dans le ventre de ma mère, na!" Oui, bah non, tu ne passes plus, désolée. Nous demandons l'aide d'un séparateur s'il vous plaît!

Eh oui, papa (ou si absence de papa, tonton, papy, le bon copain, le voisin du dessus, le papa d'un copain d'un copain) entre en jeu! L'enfant aura besoin d'une tiers personne pour l'aider à se séparer, à grandir finalement, et à se rendre autonome. Merci Papa!

Notre séparateur peut être Maman quand il s'agit d'une petite fille et qui soutient que "plus tard, je me marierai avec Papa". Les parents, ensemble poseront bien la limite que, l'enfant ne peut avoir son parent : "Donc plus de bisous sur la bouche??". En effet, on évitera pour clarifier les limites et la différence entre l'amour passionnel des parents et l'amour qui lie un parent à son enfant. "Oui, enfin, mon enfant ne voit pas le mal et ne s'imagine rien de sexuel, ces psy alors..." En tout cas, il s'imagine très bien prendre la place de l'autre, cet autre parent, qui me pique l'attention de mon papa ou ma maman en imitant votre gestuelle. Qu'est-ce qu'ils sont intelligents!


Règle N°4 : A sa place tu ne feras point.

-"Maman, Caroline m'a dit des méchancetés et m'a poussé!"

-"Nan mais, je vais m'en occuper moi de cette Caroline de maternelle!"

Ok, retenez-vous Rocky! Votre enfant doit se sentir capable de régler les situations problématiques qu'il rencontre et s'il n'a pas la possibilité d'essayer, il ne pourra pas y arriver. Cependant, vous pouvez le soutenir, lui donner des astuces, le préparer à se confronter aux problèmes. Votre enfant saura, au fur et à mesure, faire face à ce qui l'ennuie, lui fait peur. Offrez-lui des bras grands ouverts pour accueillir ses plaintes, ses craintes, ses pleurs, sa colère. L'école est un vaste terrain d'entraînement, ou on joue à faire comme si, on teste, on apprend pour la vie de plus tard.


Règle N°5 : Tu te souviendras.

Vous le soutenez, vous faîtes tout ça! Votre enfant est autonome et paraît confiant, se montre capable, aime partir à l'aventure sans vous d'habitude. Mais cette fois-ci, c'est autre chose, vous le sentez... Cette rentrée des classes est différente.

Remontez dans vos souvenirs, à l'âge exact de votre enfant. Demandez-vous, qu'ai-je vécu à ce même âge? Un divorce? Un deuil éprouvant? Un traumatisme? Un échec scolaire marquant? Un échec relationnel? Un harcèlement scolaire?

Il se peut, si vous avez, l'un ou l'autre répondu par l'affirmative, que votre enfant porte vos larmes. Elles ne lui appartiennent donc pas. Envisagez, dans ce cas une conversation ensemble et souvenez-vous, racontez-lui, expliquez-lui que ce gros chagrin qu'il vit ne lui appartient sûrement pas. Nous savons que les enfants perçoivent nos émotions, nos doutes, nos peurs inconscientes et eux les véhiculent, les vivent.


En cas de difficultés, vous avez toujours le choix, la possibilité de consulter un pédopsychiatre, un psychologue ou un thérapeute spécialisé dans la systémique et l'accueil de l'enfant.

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